J’ai rencontré il y a quelques temps une personne avec un rêve dans sa vie. Lorsqu’elle me l’a partagé, son visage tout entier s’est illuminé. C’était très beau. Ses yeux sont devenus brillants et un enthousiaste communicatif s’est mis à rayonner de tout son être. Mais soudainement, son visage s’est assombri. Sa joie qui montait vers le ciel est retombée comme un moteur privé d’air. Elle m’a dit alors avec un sourire doux-amer : « Dans une autre vie peut-être ! ». Puis, elle est passée à un autre sujet, son corps balayant d’un geste les dernières graines d’espoir.
Avez-vous déjà vécu cela ? Cet envol puis ce vécu d’ailes coupées ?
Il y a chez beaucoup d’entre nous, à l’intérieur, un Saboteur de Rêve. A l’origine, ce Saboteur était un Protecteur. Il veillait sur nous pour nous empêcher de tomber de haut comme Icare. Mais ce Saboteur de Rêve avait tellement peur d’échouer dans sa mission qu’il intervenait de façon intempestive dès que nous faisions mine d’escalader le moindre rocher. Il avait même fini par nous enfermer dans la prison du Faut pas Rêver pour assurer notre sécurité. Nos enfants intérieurs trouvaient cette prison plutôt confortable, mais de temps à autre, ils ressentaient l’appel du large et se mettaient à rêver. Le Saboteur de Rêve, effrayé, intervenait alors dans leur cœur pour couper le moteur.
Je comprends mon Saboteur de Rêve. Si je manque de pragmatisme dans la concrétisation de mes rêves, si je m’illusionne sur le temps et les moyens nécessaires, je risque de déchanter durement. Il veille. Mais dois-je pour autant arrêter d’écouter le murmure de mes rêves ? Je crois que ma condition humaine est au contraire d’apprendre à conjuguer l’ancrage et le rêve, la terre et les étoiles…
Par expérience, cette route demande du courage et une vraie capacité à transgresser ses peurs et ses interdits. Elle demande d’abord d’oser rêver à nouveau – on peut s’être arrêté depuis longtemps – et elle demande aussi d’apprendre à maîtriser ce Saboteur de Rêve pour, avec fermeté et tendresse, le laisser nous protéger mais pas nous emprisonner.
Avez-vous déjà l’idée d’un rêve que vous aimeriez concrétiser en 2018 ? J’y réfléchis de mon côté…
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