May the force be with us

Prendre soin de soi parfois, cela n’a rien à voir avec se faire couler un bain moussant, allumer une bougie ou alléger l’agenda.

Il pleut, je suis dans ma voiture, je vais à un rendez-vous. Je suis en retard, j’ai mal lu le gps à deux reprises. A l’heure de pointe en banlieue parisienne, cela ne pardonne pas.

J’arrive enfin. Je prends une rue et cherche du regard l’hôtel dans lequel je vais. Je roule au ralenti, pas plus de 40 km heure. Et ça, en région parisienne, cela ne pardonne pas non plus.

Une camionnette rouge derrière moi me klaxonne avec rage. C’est qui cette minette qui conduit comme une tortue !

Un gros lion bondit d’indignation dans ma poitrine. Je cherche ma route, bon sang !

Le feu est rouge, je suis forcée de m’arrêter. La camionnette est derrière.

Tout se passe très vite à l’intérieur de moi. L’envie de me respecter. La conscience aussi que cette personne est à mille lieux d’imaginer que je cherche mon chemin.

Je décide de sortir de la voiture et de parler au conducteur de la camionnette. Je vérifie en moi si je suis mue par la colère ou l’affirmation. C’est l’affirmation. Vaut mieux.

Une pensée traverse mon cerveau : « Attention à ta sécurité». J’écoute à l’intérieur de moi : pas de signal d’alarme, pas d’alerte par rapport au conducteur. Je vérifie aussi dans le rétro qu’un scooter n’est pas en train de se faufiler le long de ma voiture. Rien. J’attrape la poignée, j’ouvre la portière, je sors.

Je marche sous la pluie vers la camionnette. Je fais un signe à l’homme pour qu’il ouvre sa fenêtre. Je lui dis : « Monsieur, je cherche mon chemin. Tous les gens qui conduisent ne connaissent pas forcément leur route ». Le monsieur me regarde. Je le regarde. Silence… Finalement, il me répond : « Vous cherchez quoi ? » Je suis un peu désarçonnée, je ne suis pas sûre d’avoir bien compris. « Comment ? ». Il me répond : «Vous allez où ? ». Je lui donne le nom de mon hôtel. Il le connaît, il me l’indique. Le conducteur pressurisant est devenu une personne-ressource. Je remonte en voiture. Je suis contente.

Prendre soin de soi parfois, c’est arrêter de subir et s’affirmer. C’est arrêter de pester et s’exprimer.

Crédit photo : Pixabay – banque d’images libres de droit

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