Garder le moral pendant une recherche d’emploi

Lorsque nous perdons notre travail, nous refaisons notre CV, notre profil LinkedIn, nous suivons les annonces et cultivons notre réseau. Ce que j’aimerais aborder ici, ce sont d’autres actions souvent négligées et pourtant essentielles pendant ces périodes de chômage.

Lorsque notre flot des pensées devient oppressant

Sitôt sans emploi, nous sommes assaillis d’un flot incessant de pensées. Nous ressassons le passé, les conditions dans lesquelles notre précédent travail s’est terminé. Nous pensons à la suite et plein de questions nous obsèdent : « vais-je retrouver rapidement un emploi ? », « dois-je chercher dans mon secteur d’activité ou en sortir ? », « devrais-je tenter de créer mon entreprise, de me lancer en indépendant ? » Nous cherchons en vain le bouton off de ce mental déchaîné.

S’ouvre aussi la question de notre identité

Des questions plus profondes peuvent aussi surgir. Lorsque nous sommes privés d’un poste, nous perdons plus qu’un travail, nous perdons une part de notre construction identitaire. Si je ne suis plus celui qui fait au travers de mon travail alors qui suis-je ? Question existentielle qui se cumule aux peurs pour notre sécurité et celle de nos proches, parfois à la honte vis-à-vis du regard des autres… Avis de tempête intérieure !

Le réflexe compréhensible de s’agiter pour oublier

Notre premier réflexe est alors souvent de s’activer tous azimuts : « Pas d’état d’âme ! Au boulot ! ». Nous cherchons à éviter de nous confronter au sentiment de vide et à toutes ces perturbations intérieures, mais en faisant cela, nous mettons un couvercle sur la cocotte-minute. La pression monte… le stress aussi. Le corps envoie déjà ses premiers signaux d’alerte.

Une clé encore trop peu connue : accueillir ses émotions au lieu de les refouler

En tant que coach, j’introduis rapidement auprès des personnes en recherche d’emploi que j’accompagne le principe suivant : ce n’est pas en refoulant les perturbations de notre vie intérieure que l’on va mieux, au contraire. Refoulées, elles feront de la casse en nous (le corps somatise) et autour de nous (énervement ou déprime auprès de nos proches). Accueillies, elles se transformeront en nouvelles ressources intérieures. Tout l’enjeu est donc d’apprendre à les accepter avec leurs émotions et leurs charges énergétiques alors que tout nous pousse à les fuir.

Comment s’y prendre ? Le partage de mes expérimentations personnelles…

J’ai vécu il y a trois ans un licenciement économique après la fermeture de l’entreprise qui m’employait. Je faisais du développement personnel depuis de nombreuses années, mais face à ma houle émotionnelle, il m’a fallu un vrai programme pour m’aider dans ce processus d’acceptation, d’accueil et de transformation.

Voici à titre indicatif et pour vous donner une vision concrète, la combinaison que j’ai mise en place dès le départ de ma période de chômage :

Principe 1 : mobiliser le corps pour restaurer la stabilité intérieure

  1. Je me suis mise à marcher quasiment tous les matins une heure pour à la fois m’oxygéner, me sentir bien dans mon corps, réguler les angoisses qui apparaissaient dès le réveil et calmer le flot des pensées. Rien que cela m’a fait un bien fou !
  2. J’ai travaillé à mieux respirer en prenant des pauses de respiration profonde au cours de la journée
  3. Je m’accordais du repos dès que je sentais que ma jauge était vide et que je ne ferai rien de bon avec aussi peu d’énergie (petite sieste, bonne nuit de sommeil, demi-journée libre…). 0% culpabilité, 100% responsabilité de mon énergie. Il faut savoir qu’en période de recherche d’emploi, alors que nous avons plus de temps libre que lorsque nous avions un travail, nous consommons en fait plus d’énergie vu les remous intérieurs que nous traversons.
  4. J’avais aussi chaque mois un massage énergétique qui me permettait de dénouer les tensions qui pouvaient s’installer dans mon corps (ah, mes trapèzes et mon plexus !).

Principe 2 : devenir plus conscient de ses émotions pour grandir en force

  • J’ai pratiqué la pleine conscience de mes émotions (« mindfullness » en anglais). Cette pratique nous apprend à accueillir nos émotions sans les juger, à aller à leur rencontre au lieu de lutter avec elles et de les refouler. Cela m’a été d’une très grande aide pendant cette période et c’est maintenant pour moi une habitude de vie.
  • J’ai pratiqué d’abord avec les CD de Christophe André [1] et j’ai aussi suivi un atelier MBSR [2] (Meditation-based Stress Reduction) d’apprentissage de la méditation pleine conscience en huit séances, l’atelier de référence. Il y a eu des périodes pendant lesquelles j’arrivais à pratiquer chaque jour, d’autres pendant lesquelles c’était plus sporadique, mais cela a définitivement changé ma façon d’aborder mes émotions.

La joie de sortir grandie d’une période de recherche d’emploi

Je fais ce partage pour vous faire sentir combien il est important de prendre soin de sa vie intérieure pendant cette période. Vous pouvez garder les deux principes mentionnés ci-dessus et trouver vos propres modalités, mais sachez que notre état d’être et notre énergie sont à la source de tout ce que nous créons dans notre vie extérieure. Y compris les opportunités d’emplois. Libérez du temps pour nous réguler est toujours un bon calcul.

Si nous nous occupons bien de nous intérieurement, nos sessions de travail sur notre recherche d’emploi sont beaucoup plus productives et nous constatons aussi que notre intuition, notre boussole intérieure, marche mieux et nous envoie des signaux pour diriger notre bateau vers l’essentiel et ne pas nous perdre dans l’océan des possibles ou dans l’océan du doute. Si vous en doutez encore, faites juste l’expérience une fois pour voir ! Et laissez-moi un commentaire.

J’ai l’impression de tellement mieux me connaître depuis. Cette période m’a permis de clarifier des priorités de vie, de m’accorder le droit – et ce fut tout un chemin – de prendre mieux soin de moi et de mes proches. Parallèlement, je me suis lancée en indépendante, chose dont je ne me serais pas crue capable il y a quelques années, et je dimensionne mon activité pour garder le cap de l’ensemble de mes priorités de vie.

Je continue de traverser des moments de houle émotionnelle – cela fait partie de la vie ! Quand cette houle est forte, cela reste un défi, mais j’ai le mode d’emploi maintenant… Je suis de plus en plus le capitaine de mon bateau et c’est une joie profonde que je vous souhaite du fond du cœur.

Emmanuelle Horn

 

[1] Christophe André – christopheandre.com – Livre + CD : Méditer Jour après Jour (les méditations font environ 10 minutes) – Livre + CD : 3 minutes à méditer – des méditations sont en accès libre sur YouTube.

[2] Association pour le développement de la Mindfullness (Pleine Conscience) référence dans son annuaire les personnes animant des ateliers MBSR de Méditation Pleine Conscience : www.association-mindfulness.org. J’ai personnellement fait mon atelier avec Thomas Doucende de zenworld.fr qui propose des ateliers sur Paris, Marseille, Aix-en-Provence et Avignon.

Crédit photos :

  • Pixabay, banque de photos libres de droit
  • Christophe André et son éditeur
  • Darty pour la cocotte-minute
Partager :

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.